Mis à jour le 12 janvier 2023
Il y a longtemps qu’une prise de conscience de la dégradation de la collégiale Saint-Piat s’est faite à Seclin. Pouvoirs publics, paroisse, associations et particuliers constataient avec tristesse et inquiétude que ce chef-d’œuvre historique, ce haut lieu de la foi subissait dangereusement les assauts des ans.
L’intérêt porté à la collégiale était pourtant vif. Ainsi, par exemple, en août 1968, des fouilles furent entreprises dans la crypte où avaient été transférés les restes de saint Piat, du mausolée où ils se trouvaient sous le trottoir de la rue Abbé Bonpain, jusque dans le nouveau tombeau édifié dans la crypte.
Ces fouilles de 1968, souhaitées par le Syndicat d’initiative de Seclin, furent menées par M. Leman, directeur-adjoint du Service archéologique du Ministère des affaires culturelles. Quelques jeunes archéologues, sous ses directives, avaient entrepris de dégager, sous des couches d’enduits, des inscriptions laissées par des pèlerins, vers le milieu du XVIIème siècle ; des traces anciennes de peintures avaient aussi été retrouvées.
Ci-dessous, trois inscriptions gravées :
À cette même époque, le souhait avait été exprimé d’entreprendre des fouilles afin de découvrir, le cas échéant, des vestiges des temps mérovingiens.
La Voix du Nord écrivait alors ces lignes qui en disent long sur l’état des lieux : « Peut-être qu’un regain d’intérêt pour la vieille collégiale et sa crypte hâterait les travaux de restauration attendus depuis de nombreuses années. Malgré les nombreuses interventions de la Municipalité et du Syndicat d’initiative, la collégiale Saint-Piat rêve encore à ses vitraux promis au titre des dommages de guerre, tandis qu’en certains endroits la couverture de l’édifice ne retient plus l’eau qui coule à l’intérieur des murs… »
Les prémices de l’association
Franchissons un quart de siècle. En 1994, dans le cadre du septième centenaire de la Procession de Tournai – ville où saint Piat exerçait son apostolat avant de venir subir son martyre à Seclin – le Syndicat d’initiative de Seclin se charge de remettre en état la châsse où se trouvent un morceau de crâne et un fémur que la tradition attribue à saint Piat, et de mettre ce reliquaire à l’abri à l’aide d’une vitrine.
Trois années plus tard, en mars 1997, le Conseil Municipal votait les crédits nécessaires pour la restauration d’un vitrail ; le maître-verrier se mit à l’œuvre quelques mois après, et son travail dura jusqu’en 1998. C’était une première étape et beaucoup espèrent alors que cette restauration soit suivie par d’autres travaux d’envergure.
Le 28 février 1999, La Voix du Nord titrait ainsi un article qui annonçait une bonne nouvelle : « L’associatif au secours de Saint-Piat ». C’est ainsi que les Seclinoises et les Seclinois, mais aussi toutes celles et tous ceux qui, dans notre région, et bien au-delà, sont véritablement amoureux de la vénérable collégiale, apprirent que Jean-Marie Coignion, Adjoint au Maire de Seclin et Conseiller Général, ému par la dégradation de l’édifice, envisageait de créer une association afin de restaurer et de mettre en valeur ce fleuron du patrimoine régional.
En lien avec la Municipalité, l’élu seclinois faisait part des démarches entreprises auprès de deux ministres (Catherine Trautmann, Ministre de la Culture, et Michelle Demessine, Secrétaire d’État au Tourisme). Il informait qu’une étude avait été menée, quelques semaines auparavant, par un architecte des Bâtiments historiques, accompagné du directeur des Services techniques de la Ville, et de Stéphane Révillon, archéologue municipal, étude financée en partie par la Ville de Seclin. Il fallait donc attendre le résultat de cette étude pour connaître l’étendue des travaux à effectuer et l’investissement nécessaire pour les réaliser. Il indiquait enfin qu’un appel devrait être adressé vers des bénévoles afin d’entreprendre, à l’intérieur de la collégiale, des travaux de nettoyage, dépoussiérage, etc. D’ores et déjà, Jean-Marie Coignion signalait qu’une part du financement devrait passer par le mécénat ; mais, pour cela, il allait être nécessaire de créer une association qui serait habilitée à recevoir des fonds.
L’idée était lancée…
1999, les décisions
Il fallait maintenant passer aux actes. C’est ainsi que le 18 juin 1999 est devenu une date importante dans la longue histoire de la collégiale Saint-Piat. En effet, salle Henri Barbusse, place Saint-Piat, s’est déroulée une réunion de Seclinoises et Seclinois qui avaient répondu à l’appel lancé par Jean-Marie Coignion.
Celui-ci leur proposa officiellement de créer une association « qui aurait pour but de collecter des fonds et de rassembler des bénévoles pour aider à la réalisation de travaux de réhabilitation sous la conduite des Monuments Historiques ».
Ce jour-là, un bureau provisoire fut mis en place, en attendant la convocation d’une Assemblée générale constitutive, dans le cadre de la loi de 1901. Dès le départ, ont été associées à cette initiative la paroisse Saint-Piat et la Municipalité, respectivement représentées par l’Abbé Jean-Marie Soyez et David Duthoit, Directeur des Services Techniques de la Mairie de Seclin. Était également présent Stéphane Révillon, archéologue, Conservateur du patrimoine de Seclin.
Une grande aventure commençait…
Année 2000, l’aventure associative
Au fil des années écoulées, le Conseil d’Administration a compté de nombreux titulaires, chacune et chacun d’eux prenant sa part, selon ses disponibilités et ses compétences, dans l’œuvre de rénovation de la collégiale, ainsi que dans la diffusion d’informations et de documents pour mieux la faire connaître. Par ailleurs, chaque mercredi après-midi, sauf pendant les vacances, une équipe de bénévoles s’est attelée à des travaux de maintenance et de restauration au sein de l’édifice.
Bénévoles du mercredi
Bien sûr, tout cela s’est fait en concertation permanente avec la Mairie, les Monuments Historiques, les Bâtiments de France, la paroisse, et avec l’aide d’entreprises qui, sous la forme du mécénat, ont apporté une contribution financière très précieuse. Il faut ajouter le soutien permanent de la presse, et notamment de La Voix du Nord qui, depuis 1999, informe systématiquement ses lectrices et lecteurs des initiatives prises par l’association et sur tout ce qui concerne la collégiale.
L’association a vu le jour, officiellement le 26 octobre 1999, au cours d’une Assemblée générale qui a élu un Conseil d’Administration. Ce Conseil a été présidé de 1999 jusqu’au printemps 2008 par Jean-Marie Coignion. Depuis juin 2008, son épouse, Colette, a pris le relais.
L’association a été dénommée Sauvegarde de la collégiale Saint-Piat, association pour la sauvegarde, la réhabilitation et le rayonnement de la collégiale de Seclin. Les statuts déposés en Préfecture du Nord, où elle est actuellement enregistrée sous le n° W595001550, précisent son objet : « collaborer avec l’État, le Département et la Ville de Seclin pour entreprendre les travaux nécessaires à la conservation, la protection et la mise en valeur du patrimoine que constitue la collégiale Saint-Piat de Seclin (et les objets d’art qu’elle renferme) et mettre en œuvre les moyens utiles pour son entretien et sa restauration ».