Les vitraux


Mis à jour le 28 février 2024

De tout temps, les vitraux ont participé à l’aménagement et au décor des églises ; il en a bien sûr été ainsi pour la collégiale Saint-Piat. De plus, les vitraux, comme les chapiteaux et les tympans des porches, avaient aussi comme mission de livrer un enseignement aux foules qui ne savaient pas lire : elles y découvraient des scènes de l’Ancien Testament et de l’Évangile.

Antérieurement à la construction de la collégiale, le vitrail avait déjà trouvé sa place dans la cité comme l’ont démontré les fouilles entreprises par le Centre Archéologique de Seclin sous la responsabilité de Guillaume Lassaunière, et dont les résultats ont été exposés par des articles publiés dans notre bulletin Collégial’Info, ainsi que dans le magazine édité en 2019 par l’Office de Tourisme de Seclin et environs « Collégiale Saint-Piat – Seclin ».

Première partie : en dehors de la collégiale

– Le mausolée du VIIème siècle1.

L’importante découverte réalisée en 2011, celle du mausolée qui fut peut-être celui de saint Piat, a permis de trouver les vestiges d’un monument en partie enterré, dans lequel l’existence de baies vitrées est avérée. Toutefois, de la vitrerie initiale, n’est connu qu’un tesson de verre plat translucide rouge qui proviendrait d’un vitrail plombé, fragment d’une longueur de 2,1 cm.

– Dans l’enclos canonial

La même année 2011, des fouilles ont été effectuées aux abords de la collégiale. Hélas, fortement dégradés, une trentaine de verres plats, avec ou sans décor, ont été retrouvés ; il s’agit de vitreries ou de vitraux provenant de bâtiments situés dans ce qui fut l’enclos canonial, entre le XIVème et le XXème siècles, sans pouvoir dire s’ils proviennent d’édifices religieux ou civils.

Les pièces éparses n’ont pas permis de reconstituer un vitrail en entier. Les verres les plus anciens ont été débités dans des plaques ; sur le pourtour de certains d’entre eux on trouve des traces d’oxyde de plomb. Des restes de peinture peuvent être datés du XIVème siècle.

À ce sujet, précise Guillaume Lassaunière dans le Magazine publié par l’Office de Tourisme : « Pour la construction de la collégiale, la présence d’un artisan verrier est attestée rue Abbé Bonpain. Il a construit son four sur les décombres de la basilique martyriale. Dans la chambre de chauffe, plusieurs fragments de creusets (récipient en matière réfractaire utilisé ici pour fondre la matière vitreuse) ont été recueillis. Des analyses en laboratoire ont démontré qu’ils ont servi à la refonte de verres plus anciens, peut-être récupérés sur la basilique, pour la création de nouvelles vitreries colorées. »

Plan du quartier canonial restitué sur le cadastre actuel
© Centre Archéologique de Seclin

Dans un article décrivant ces trouvailles de 2011, les auteurs2 mentionnent des motifs ornementaux montrant des entrelacs entourés par des quadrillages que les spécialistes dénomment « cages à mouches ». Leur emplacement pouvait se situer sur l’ensemble des verrières ou simplement figurer autour des personnages, servant alors de fond pour le décor. Par contre, deux morceaux sont particulièrement intéressants puisqu’ils montrent, l’un, le contour presque complet d’une feuille de vigne, l’autre, une partie d’un filet perlé ajouré.

– La maison du Doyen

Enfin, entre la collégiale et la rue Jean Jaurès, parmi les bâtiments dont les traces ont été découvertes lors des fouilles, il y avait celui de la demeure décanale du chapitre Saint-Piat de Seclin, c’est-à-dire la maison du Doyen, l’un des quatre dignitaires de la communauté de chanoines, maison que l’on peut dater des XIIIème-XVème siècles.

Quelques pièces de vitrerie peintes à la grisaille y ont été retrouvées dans une vaste salle de réception. Des traces d’incendie ont également été repérées, que l’on peut situer aux XIIIème-XVème siècles ; il est possible ici de rappeler – mais rien ne prouve qu’il s’agit bien de cela – que Seclin a été incendié lors de la guerre entre Philippe IV le Bel et le comte de Flandre, entre 1297 et 1304.

Le responsable du Centre Archéologique de Seclin apporte ces précisions concernant les éléments retrouvés3 : « La présence de verres peints, rare pour les édifices à vocation d’habitat, est remarquable. Seuls, deux fragments présentent un décor de cages à mouches typique de la période médiévale. La touche picturale, les types de verre support ainsi que leur altération les attribueraient au XIVème siècle. »

Nous avons la chance de disposer de documents qui se trouvent aux Archives départementales du Nord en rapport avec la ville de Seclin. Au début des années 2000, ils ont fait l’objet d’un inventaire par Jean-François Maillot, Stéphane Révillion et Marie-Christine Michel. Le document inédit intitulé « Constitution d’un fonds documentaire pour servir à l’étude de la collégiale Saint-Piat et du quartier canonial4 » est conservé au Centre Archéologique de Seclin.

Au chapitre « Les verrières » les vitraux de la collégiale sont mentionnés, du XIVème au XVIIème siècles, 35 fois ; il s’agit dans la plupart des cas de remboursements de frais ou de factures pour des achats, ce qui montre l’importance qu’y attachaient les chanoines.

Voici un aperçu de ces dépenses qui montrent que, de tout temps, les responsables religieux puis civils ont entretenu les vitraux de la collégiale :

-1376-1377 : Versement de XII sous à Mikiel Maille, pour aller boire avec les verriers pour acheter des pierres
-1378-1379 : À Pierre le Voirrier, 68 sous pour refaire les vitraux « entour l’église »
-1390-1391 : À 2 hommes, 60 sous, pour refaire les verrières
-1401-1402 : Achat à Lille de 1 millier de claus (…) concernant la haute verrière à l’entrée de l’église : V sous
-1415-1416 : Faire la verrière qui est en la chapelle de la Madeleine, V sous
-1563 : Jan Bernard, verrier à Lille, reçoit cent XI sous pour avoir remis du nouveau plomb à 2 verrières
-1576-1577 : Au même, versement de 63 livres et IIII sous pour « ouvraiges et réparations des verrières »
– 1577 : À plusieurs reprises, travaux en la grande verrière, dont une grande pièce de couleur et 4 autres encore. À la chapelle Saint-Jacques, un vitrail neuf, puis à la chapelle de Notre-Dame. Cette année-là il y eut de nombreuses interventions concernant la réparation des vitraux
– 1580 : Les verrières sont endommagées par les Gueux de Tournai et de Menin.
– 1594-1595 : Les verrières au-dessus du chœur sont refaites. À nouveau, travaux à la grande verrière « deseur le portal » (au-dessus du portail). À cette occasion sont financés « deux lots de vin ». Et encore, l’entretien de « touttes les verrières de ladite église ».
– 1601-1602 : Achat de pierres à Templemars. Paiement à Jehan Cambier, charpentier, pour du travail « dessus le portail ». Également LX sous à Anthoine Locquisier pour avoir nettoyé les verrières au-dessus du grand autel
– 1631-1632 : Dépenses de XL sous par Charles d’Antreulles « pour avoir aidé Anthoine Crestal pour rassire et retendre les arcures de la verrière au-dessus de l’entré (sic) du chapitre ».

À l’occasion des journées du patrimoine 2023, le Centre archéologique de Seclin, en lien avec notre association, a monté une belle exposition sur un thème original : À la table du Doyen.

Lors des fouilles entreprises il y a quelques années sur ce qui est aujourd’hui le parc de stationnement de voitures côté rue Jean Jaurès, Guillaume Lassaunière et son équipe ont notamment retrouvé les fondations de ce qui fut la Maison du Doyen, l’appellation de Doyen recouvrant le titre de celui qui, étant l’adjoint du Prévôt, dirigeait de fait le chapitre de chanoines de la collégiale Saint-Piat. Cette demeure, ce manoir, était à la hauteur de ses fonctions, c’est-à-dire de grande dimension et dominant les bâtiments voisins, avec un confort en avance sur son temps.

À son emplacement, les archéologues ont récupéré des vestiges relatifs à l’immeuble, des morceaux de poteries, ainsi que les ferrures de la porte d’entrée, sachant que le bois, au fil des années, s’était délité.

Cette Maison du Doyen était reliée à la collégiale par un cloître qui aboutissait directement à l’édifice à un endroit que l’on ne peut pas déterminer exactement mais qui devait correspondre à peu près au transept droit de la collégiale.

L’exposition comportait deux éléments. D’une part, des panneaux avec des textes explicatifs concernant les éléments retrouvés, mais aussi deux dessins qui ont été réalisés par Lilian Gabelle ; le premier représente l’environnement du quartier au tout début du 15ème siècle, avec la Maison du Doyen qui domine au premier plan. Ce dessin a la particularité d’être une restitution des lieux, à partir des fouilles, des constatations et des relevés effectués lors de celles-ci.

© Lilian Gabelle 2023, Ville de Seclin

Le second dessin montre l’intérieur d’une salle de la Maison du Doyen avec une table sur laquelle sont déposés des objets utilisés pour les repas. Tous ces objets ou ustensiles correspondent à des morceaux de poteries retirés lors des fouilles et qui ont donc forcément appartenu au Doyen, par exemple une salière du plus bel effet.

© Lilian Gabelle 2023, Ville de Seclin

Le Centre archéologique de Seclin s’est adressé à Véronique Durey, spécialiste de céramiques médiévales, pour faire reproduire les poteries à l’identique. Ces répliques ont été exposées dans une vitrine.

La salière du Doyen

Nous remercions ici Guillaume Lassaunière pour la relecture qu’il a faite de ces pages et l’autorisation qu’il nous a donnée de reproduire les illustrations concernant le mausolée et la maison du Doyen, illustrations qui demeurent la propriété de la Ville de Seclin.

Deuxième partie : de 1919 aux années 1960

Après l’évocation de la présence à Seclin de vitrerie et de vitraux il y a 14 siècles puis au Moyen Âge, il convient maintenant de faire le point sur les actuels vitraux de la collégiale en adoptant, pour leur description, l’ordre chronologique de la restauration dont ils ont bénéficié.

Ainsi qu’est rappelé dans la partie « Histoire », le dynamitage du clocher par les Allemands en octobre 1918 qui avait provoqué d’incommensurables pertes, détruisant une grande partie de l’édifice, et bien sûr les vitraux. Par la suite, la guerre à nouveau, l’œuvre du temps mais aussi les dégâts causés par des actes de vandalisme, ont amené la Ville, en lien avec les Bâtiments de France, à procéder à la restauration d’un certain nombre de vitraux. Notre association y a pris également sa part.

Mais auparavant, il faut se souvenir de ce qui se passa dans les années comprises entre 1918 et celle où commença la restauration de vitraux ; et pour cela, nous nous appuyons sur des articles parus dans la presse et qui ont fait l’objet d’un relevé systématique5, ainsi que sur les archives de notre association.

Le premier article évoque un écroulement survenu en 1919, c’est-à-dire durant l’année qui a suivi celle du dynamitage de la collégiale. Les articles suivants montrent les progrès de la restauration de l’édifice et donc de l’écrin dans lequel viendront s’insérer les futurs vitraux.

– Année 1919 – L’Echo du Nord, 17 décembre 1940
« Pour sauver l’église menacée d’écroulement.
« Notre magnifique église, ancienne collégiale et monument historique, rebâtie à grand peine durant les vingt dernières années, risque de s’écrouler une seconde fois, faute de quelques étançons, comme ce fut le cas en 1919.
« Chacun se souvient, en effet, que pour avoir atermoyé dans la pose de quelques poutres dont le devis avait été chiffré à 22 pauvres milliers de francs, l’église s’écroula en octobre 1919, écrasant une superbe chaire ancienne, intacte, occasionnant près de 2 millions de dommages supplémentaires et provoquant dix années de retard dans la reconstruction de l’église. »

– Année 1923 – Le Réveil du Nord, 14 mai 1923
(Inauguration du Monument aux Morts)
« Dans la petite commune portant encore, presque intactes, dans toute leur tristesse, les traces des dévastations de l’envahisseur, la solennité fut grandiose et imposante malgré le temps peu favorable.
« ( …) À 3 heures, toutes les sociétés étaient rassemblées sur la Grand’Place au pied des ruines de l’église Saint-Piat… »

– 1927 – Le Progrès du Nord, 30 décembre 1931
« En 1927 seulement et grâce aux interventions répétées du tenace président de la reconstruction, M. Achille Caby, l’État se décida enfin à fixer l’indemnité des dommages de guerre. Depuis cette date, des travaux très importants ont été effectués et l’on compte que l’église pourra être rendue entièrement au culte en 1933. »

– 1931 – Le Progrès du Nord, 30 décembre 1931
« (…) Une cloison provisoire a été élevée au centre de la nef principale, au droit du transept, ce qui a permis à une moitié du monument de rester affectée aux cérémonies du culte, l’autre moitié est encore en chantier (…). La maçonnerie de pierres est actuellement terminée. »

– 1934 – L’Echo du Nord, 29 décembre 1934
« Une partie du plafond de l’église de Seclin s’écroule.
« Jeudi après-midi, une partie du plafond du chœur s’est écroulée dans l’église de Seclin. La valeur d’un tombereau de pierres, dont plusieurs pèsent plus de 50 kilos, des briques et du plâtre sont tombés d’une hauteur de 20 mètres (…). Aucun blessé (…).
« Pour l’église de Seclin, principalement le pignon nord du transept, se désagrège considérablement depuis quelques années.
« Nous souhaitons que ce magnifique monument ne soit pas davantage laissé aux injures du temps, tout au moins pour la partie restée debout d’avant-guerre. Pour être juste, il convient de reconnaître que la partie reconstruite l’a été admirablement. »

– 1936 – L’Echo du Nord, 15 avril 1936
« L’église de Seclin « cathédrale du Mélantois » détruite à la fin de la guerre, vient d’être rendue au culte.
« (…) Dix-huit années d’effort constants et des sommes considérables ont été nécessaires pour mener à bien cet énorme travail.
« Et voici que, ce dimanche de Pâques 1936, M. le chanoine Locquet, Doyen de Seclin, pouvait ouvrir tout grand le portail à l’ombre de la tour et dire ‘Seclinois, venez en foule, votre chère et vieille église vous est rendue’. »

– 1940 – La Voix du Nord, 31 août 1961, article signé Bernard Catteau
« 17 siècles de culte et de dévotion à saint Piat.
« (…) Les 25, 26 et 27 mai 1940, un avion vise les cantonnements militaires, situés aux abords de la ville. C’est l’église qui reçoit le chapelet de bombes ! Le clocher est éventré ; la toiture emportée, presque tous les vitraux brisés.
« On reconstruit tout et on remplace les verres mutilés par des verres blancs. »

– 1940 – Saint-Christophe Magazine, Revue officielle de l’Automobile Club Saint-Christophe, N° 2 mars-avril 1964
« Seclin, capitale du Mélantois, relais touristique, article signé par l’Abbé Edmond Watel.
« (…) C’est devant la façade que le regard s’arrêtera surtout : oh, très simple cette façade, de lignes architecturales très pures. Au-dessus du portail s’ouvre une immense fenêtre ogivale, dont les meneaux accusent la fin du XIVème siècle.
« Les ravages de la guerre 14 étaient à peine réparés qu’un bombardement de stukas atteignait fortement la façade et soufflait la plupart des vitraux.
« Les crédits alloués aux monuments historiques n’ont pas encore permis de panser toutes les plaies et de restaurer ce monument entièrement classé ; les Dommages de Guerre n’ont pas encore remis les verrières, qui colorent et font vivre les vieilles pierres. »

– 1940 – L’Echo du Nord, 17 décembre 1940
« La tour a été touchée en mai dernier par une torpille qui a ébranlé fortement deux contreforts qui, malheureusement, se détachent chaque jour davantage.
« Les Beaux-Arts se sont émus de la situation, mais jusqu’à présent aucun travail de protection n’a été entrepris. »

– 1960 – La Voix du Nord, 4 septembre 1961, article signé par Bernard Catteau
« La collégiale Saint-Piat de Seclin, un carrefour de l’architecture française.
« Le 6 décembre 1960, à l’issue de leur visite, les architectes avaient tiré les conclusions suivantes : il faudrait remettre en état la toiture et nettoyer le chœur.
« Pour les vitraux, souhaitons que les Beaux-Arts puissent recevoir les crédits nécessaires et, puisque l’initiative n’appartient qu’à eux, espérons que leur amour de l’art les aidera à conserver au déambulatoire son mystère du XIIIème siècle. »

Troisième partie : les étapes de la restauration des vitraux

Nous énumérons ci-dessous, en fonction des éléments dont nous disposons car il n’existe pas toujours des archives à leur sujet, les étapes qui ont conduit à restaurer, partie par partie, les vitraux de la collégiale, sachant qu’il reste encore beaucoup à faire au niveau du collatéral sud, ainsi que dans la salle capitulaire.

– La grande verrière de la façade

Nous l’avons vu plus haut, dans un compte des chanoines pour les années 1401-1402, il en est déjà fait mention sous la rubrique « haute verrière à l’entrée de l’église ». Et, à de nombreuses reprises, ce vitrail de l’entrée de la collégiale a fait ensuite l’objet d’interventions.

Ce très grand vitrail qui comporte 5 lancettes se trouve donc à l’arrière du buffet d’orgue vide de tout instrument, hélas. En bas du vitrail, trois saints de notre région y figurent, saint Amand et saint Eloi, de part et d’autre de saint Piat. Les deux premiers, qui étaient évêques, sont coiffés d’une mitre et tiennent une crosse épiscopale ; saint Piat a les mains qui s’élèvent comme pour se porter au sommet de son crâne.

La majeure partie de la verrière telle qu’on peut la voir depuis la nef.
L’ombre est celle d’un des deux anges musiciens qui surmontent le buffet d’orgue.

Au sommet de la verrière, un très grand double cercle présente en son centre, d’une manière quelque peu fantastique ou rayonnante, la tête d’un personnage qui est sans doute celle du Christ étant donné les éléments décoratifs qui figurent dans le plus grand cercle : ils rappellent les symboles attribués à chacun des quatre évangélistes, à savoir un homme ailé pour Matthieu, un aigle pour Jean, un lion ailé pour Marc et un bœuf pour Luc. De part et d’autre de ce décor, il y a un ange qui souffle dans une trompette, exaltant la gloire du Fils de Dieu, le souffle de l’Évangile, ou bien encore évoquant deux des anges de l’Apocalypse annonçant la fin des temps…

La partie supérieure de la verrière
Saint Amand et saint Éloi de part et d’autre de saint Piat. Cette partie du vitrail n’est visible que depuis la tribune. Remarque : à l’extérieur, on peut admirer le vitrail en son entier quand il est rétroéclairé.

Vers quelles années la restauration a-t-elle été menée ? Une réponse nous est donnée par le biais d’une vidéo réalisée en 2018 par le Club Informatique de Seclin sous l’égide de l’Office de Tourisme. Luc-Benoît Brouard y déclarait : « (poursuivre) l’œuvre entreprise il y a 50 ans par mon père (…). On a créé les premières verrières… »

Aux alentours des années 1970 ce vitrail a donc été restauré par l’atelier Pierre Brouard à Ronchin. Plus tard, de nouveaux dégâts y furent commis et nécessitèrent, en 1997, des interventions. Ainsi, lors d’une réunion du Conseil municipal de mars de cette année-là, une somme de 1 013 040 francs (ce qui ferait aujourd’hui environ 150 000 €) fut inscrite au budget primitif.

D’autres actes d’incivilité ont depuis dégradé encore ce beau vitrail. Ainsi, on peut de nos jours constater avec tristesse mais aussi avec révolte, des impacts de cailloux mais également sans doute de plombs provenant de tirs de carabine.

Enfin, le dimanche 10 février 2020, lors d’une tempête durant la célébration d’un office, un morceau du vitrail s’est détaché. Un échafaudage avait peu de temps auparavant été dressé par l’atelier de Luc-Benoît Brouard afin de procéder à des réparations. Celles-ci ont été effectuées au cours de l’été 2020.

Informations sur la grande verrière avant 1918 (par Philippe Bacqueville, juin 2020)

Avant sa destruction en octobre 1918, la façade de la collégiale offrait un aspect différent de celui qu’elle offre de nos jours ; (voir la photographie ci-dessous).

La grande verrière était composée de 5 lancettes dans la largeur et de 8 rangs vitrés dans la hauteur (actuellement : 5 lancettes et 10 rangs vitrés). En dessous des lancettes, juste au-dessus du portail, il y avait 5 niches, dans le prolongement des lancettes ; et dans chacune de ces niches, une sculpture en haut relief représentant, nous le supposons, un saint. Qui étaient ces 5 saints ?

Si l’on considère le vitrail actuel qui représente saint Piat entouré de saint Amand et de saint Éloi, on peut penser qu’il existe une certaine continuité en matière d’imagerie. Par conséquent, les 3 sculptures centrales représenteraient les mêmes trois saints. Quant aux deux autres, le choix est très grand.

Dans une première hypothèse, pourquoi ne pas suivre André Mabille de Poncheville (1886-1969) dans son livre Les Saints de Flandre et d’Artois (1949), où il écrit : « Premiers pionniers, saint Piat, saint Chrysole et saint Eubert » ? Chrysole a évangélisé la région de Cambrai, avant d’être martyrisé à la fin du IIIe siècle à Comines ou Lompret. Eubert, compagnon de saint Piat, a évangélisé la région de Seclin. Il aurait été évêque. Il est mort sans avoir été martyrisé. L’église paroissiale de Seclin était placée sous son vocable avant d’être détruite à la fin du XIIIe siècle. L’église de Martinsart construite en 1904 est sous le patronage de saint Eubert. Elle renferme un buste-reliquaire du saint classé à l’inventaire des Monuments Historiques. Saint Eubert est aussi le patron de Lille. Le portail sud de la cathédrale Notre-Dame de la Treille évoque avec somptuosité ses dons de thaumaturge ainsi que la découverte de son corps. Il y est représenté en habits d’évêque.

L’autre hypothèse serait de reprendre ce que Jean-Paul Thorez a écrit dans son livre Les secrets de la collégiale Saint-Piat, page 97, à propos de la châsse de saint-Piat : « À chacun des quatre coins veille un évêque dans une niche surmontée d’un pinacle : ce sont saint Éloi, saint Eubert, saint Éleuthère et saint Chrysole. »

Les deux hypothèses ont en commun les saints Éloi, Eubert et Chrysole. Elles diffèrent pour les saints Amand et Éleuthère. Pour mémoire, saint Amand a fondé l’abbaye d’Elnonne-sur-la-Scarpe, aujourd’hui Saint-Amand-les-Eaux. Saint Éleuthère a été comte de Tournai puis évêque de la ville.

Remarque : Une photo prise le 29 octobre 1918, soit deux semaines après le dynamitage de la collégiale, montre que les 5 sculptures étaient restées en place au-dessus du portail. Sur une autre photo datée de 1921, une seule est encore visible (celle de gauche).Ces photos sont consultables librement sur le site de la Plateforme Ouverte du Patrimoine : https://www.pop.culture.gouv.fr/.

– Le grand vitrail de la Vierge (transept nord)

Nous citons tout d’abord un article inséré dans le magazine n°4 édité par la Ville de Seclin pour les Journées du patrimoine, 22 septembre 1997.

« Travaux et pédagogie à la collégiale Saint-Piat.
« Depuis plusieurs années, les vitraux de la baie du transept nord de la collégiale Saint-Piat sont dans un état pitoyable. Les intempéries et les jets de pierre ont fait leur œuvre. La restauration de cette baie est aujourd’hui programmée, grâce à l’action conjointe de l’État, du Département du Nord et de la Municipalité de Seclin.
« Les travaux qui devraient débuter dans le second trimestre de 1997, ont une dimension particulière puisque la population et le public scolaire pourront se faire expliquer, sur le chantier, le travail du maître-verrier chargé de la réalisation et de la pose des vitraux. Une initiative heureuse et pédagogique autour du bâtiment, mais aussi à l’honneur de ces métiers d’Art, méconnus et générateurs d’emplois qualifiés. »

Sur le même sujet, un second article apporte des précisions complémentaires. Il a figuré dans Seclin Magazine n° 15, d’avril 1998 :

« Nouveau vitrail à la collégiale Saint-Piat.
« (sur une photographie) Luc-Benoît Brouard, maître-verrier, présente l’un des panneaux remis en état en atelier pour le vitrail du transept nord qui fait actuellement l’objet d’une rénovation grâce aux concours de l’État et de la Ville.

« Sur une (autre) photo, l’étude qui servira à la réalisation de la rose centrale de ce vitrail du XIXe siècle composé de 4 lancettes et de 3 rosaces supérieures : le thème retenu est celui de l’Assomption de la Vierge. Fin du chantier : été 1998. »

Enfin, La Voix du Nord, le 12 octobre 1997, a fait un reportage sur la restauration de ce vitrail en l’illustrant également par le dessin de la Vierge tel que M. Brouard envisageait de le créer à l’époque. Cet article apporte des précisions intéressantes qui complètent les informations reproduites ci-dessus :

« Restauration du vitrail de la collégiale. Thème : l’Assomption
« Lors des deux dernières guerres, les vitraux de la collégiale ont subi d’importants dégâts. Depuis, plusieurs campagnes de restauration se sont succédé. La dernière en date vient de commencer avec la grande fenêtre du transept nord.
« Début octobre, un échafaudage a été élevé pour permettre aux différents corps de métier, maçon, serrurier, couvreur, maître-verrier, d’engager les travaux.
« (…) Au XIXème siècle, des fragments du vitrail datant du XIIIème ont été récupérés et sauvegardés. C’est à partir de ces restes que le thème de l’Assomption a été retenu pour le nouveau vitrail. À l’issue d’un concours de maîtres-verriers, l’atelier Pierre Brouard, de Ronchin, a été choisi pour le réaliser. »
La légende de la photographie ajoute encore : « La rose centrale sera une création originale. Avec les deux autres roses, elle surplombera les quatre lancettes qui font l’objet de la restauration. L’ensemble mesure 8,90m sur 3,60m. »

Dans un discours prononcé le 16 mars 2012, M. Brouard rappela en effet que cette imposante verrière du croisillon nord du transept, côté rue Abbé Bonpain, donc, avait été restaurée par l’atelier de son père.

Cette grande verrière comporte 4 lancettes, comme celle de l’autel de saint Piat, qui sont surmontées de 3 roses, une grande à 6 pétales, au centre, et 2 petites à 4 pétales, en dessous, l’une à gauche, l’autre à droite.

Dans la grande rose centrale, il y a la Vierge, en assomption. Mais, à notre étonnement, elle ne correspond pas à celle qui figurait dans la presse en 1997 : elle y avait une silhouette classique et regardait vers le bas, à droite. Ici, sur le vitrail en place, le dessin est plus moderne et la Vierge porte son regard vers la gauche.

Habillée de bleu, bien sûr, avec une cape rouge, elle est couronnée de 12 étoiles, a un croissant de lune sous les pieds tandis que des rayons de soleil l’entourent, rappelant en cela le chapitre 12 du livre de l’Apocalypse : « (…) Une Femme, le soleil l’enveloppe, la lune est sous ses pieds et 12 étoiles couronnent sa tête »

Les 4 autres pétales sont différents, eux aussi, de ceux que montrait le dessin de 1997 ; ce sont toujours des anges mais à la facture plus moderne également.

Quant aux deux roses plus petites, les motifs sont de couleur bleue, sauf le centre qui est coloré. Chacun de ces deux motifs centraux comporte 4 personnages, dont un marque son étonnement devant la scène de l’Assomption dont ils sont les témoins.

Trois anges figurent encore, l’un de couleur rouge, l’autre de couleur verte, le dernier ayant un vêtement bleu.

Le grand vitrail de la Vierge (transept nord)

– 2006 : du plexiglas remplace des vitraux cassés

Ici et là, il manquait des morceaux de vitraux, ou des impacts de cailloux en avaient brisé des parties. Il fallait donc prendre une décision pour faire face à cette situation. C’est ainsi que des vitraux furent déposés et remplacés par des feuilles de plexiglas.

Dans Seclin Magazine n°17 de mai 2006 on lit à ce sujet :
« Cinq millions d’euros sont nécessaires à la remise en état de l’édifice seclinois, d’après une étude faite par l’architecte en chef des Monuments Historiques. C’est la raison pour laquelle le maire s’est adressé au ministre de la culture afin de l’inviter à Seclin pour visiter la seule collégiale au nord de Paris.
« D’ici là, une somme de 80 000€ permettra quelques interventions : le nettoyage des chéneaux et des descentes d’eau, la vérification de l’étanchéité des toitures et les réparations ponctuelles, le remplacement des vitraux cassés par du plexiglas… »

– 2009 : trois vitraux du Chemin de Croix

Pour son dixième anniversaire, notre association a voulu marquer l’événement par la restauration de vitraux du Chemin de Croix dans le collatéral nord. À cette fin, elle a lancé une souscription qui a permis de financer un vitrail ; deux autres ont été offerts, l’un par la famille Frey, l’autre par un mécène qui a tenu à garder l’anonymat.

Ces trois vitraux, restaurés par l’atelier ronchinois de M. Luc-Benoît Brouard, correspondent aux trois premières stations d’un Chemin de Croix, à savoir :
-la première : Jésus est condamné à mort. Ce vitrail ne comporte aucune mention d’origine.

-la deuxième : Jésus est chargé de sa croix. Tout en bas du vitrail figure cette mention : « 10ème anniversaire – Association Sauvegarde de la collégiale »


-la troisième : Jésus tombe sous le poids de sa croix. On y lit l’inscription (qui devait exister avant la restauration) « Famille Flament-Bernard » ainsi que cette mention « Restauration 2009 – Atelier P. Brouard ». 

L’inauguration s’est déroulée le 15 novembre 2009, à l’initiative de notre présidente, Colette Coignion, en présence du Père Jean-Luc Garin, curé de la paroisse et de Bernard Debreu, maire de Seclin, tous deux membres de droit de notre Conseil d’administration. Le carton d’invitation mentionnait que cette inauguration – rehaussée d’un concert d’orgue et de trompette – avait lieu « en hommage à Monsieur Jean-Marie Coignion, président-fondateur de l’association ».

Les personnalités ont chacune prononcé un discours. Par rapport aux vitraux, lumineux, qu’il venait de restaurer, le maître-verrier Luc-Benoît Brouard a indiqué à l’assemblée : « Nous avons redonné l’ombre et la lumière à un lieu qui appartient à tous, qui respire la quiétude et la confiance en l’autre6 ».

Le concert offert par l’association était donné par Martin Bacot, premier prix de conservatoire, à l’orgue seclinois, et Bertrand Guédez, à la trompette.

Chaque génération reçoit de la précédente le joyau qu’est la collégiale et a le devoir de l’entretenir et de la faire rayonner. Le Père Jean-Luc Garin, dans ce discours de ce 15 novembre 2009, résuma parfaitement le devoir de chacun : « Il y a des siècles pour bâtir et des siècles pour entretenir. »

– 2011 : Les trois vitraux de la salle du musée

Jusqu’en 2011, dans la salle qui abrite le musée, les trois vitraux avaient, eux aussi, été remplacés par des feuilles de plexiglas ; certes, elles protégeaient les lieux des intempéries mais étaient particulièrement disgracieuses car deux vitraux se situent côté parvis, le troisième regardant vers l’arrière de la collégiale.

La restauration, en 2011, a été d’une grande sobriété qui sied à ce local. La lumière y entre en abondance. Sur le plus grand des trois vitraux, M. Brouard a inséré les lettres SP, pour rappeler bien sûr saint Piat.

L’ensemble des vitraux comporte des motifs géométriques avec des nuances de couleurs qui donnent une belle luminosité à cet endroit.

– 2011, illumination de la collégiale

Dans le n°9 de Collégial’Info, nous écrivions ceci : « Depuis le 2 décembre 2011, la collégiale Saint-Piat est illuminée chaque soir et brille de tous ses éclats. Les projecteurs éclairent le clocher et la façade, tandis que sur les côtés sont mis en valeur les vitraux et des détails architecturaux. C’est une réussite et tous les amoureux de la collégiale en sont fiers.

« Le 14 décembre, l’axe central de la ville dont la rénovation a été financée à hauteur de 10 millions d’euros par Lille Métropole Communauté Urbaine et 4 millions d’euros par la Ville de Seclin, a été inauguré.

« Ce fut l’occasion pour M. Bernard Debreu, maire, et Mme Martine Aubry, présidente de LCMU, de venir sur le parvis de la collégiale puis de découvrir le grand vitrail qui vient d’être restauré par M. Brouard, maître-verrier, et sera inauguré le 16 mars prochain. »

– 2012, le grand vitrail de l’autel de saint Piat

Dans le croisillon sud du transept – là où se trouve l’autel de saint Piat – une très grande verrière fait face à celle de la Vierge dans le croisillon nord.

Ici également, des vandales avaient fait œuvre de destruction en y lançant des bogues de marrons, causant d’irrémédiables dégâts et mettant en danger l’ensemble du vitrail, des morceaux de plomb pouvant se détacher là où le verre avait disparu. M. Brouard avait tout de suite récupéré sur le sol les morceaux brisés en vue de la restauration à entreprendre.

Il a fallu du temps pour monter le dossier de cette restauration car, monument historique, rien ne peut se faire à la collégiale sans une concertation de la Ville avec la Direction Régionale des Affaires Culturelles, et son accord. Pour ce grand vitrail, notre association a eu le plaisir d’obtenir le concours d’un mécène, à savoir le Crédit Agricole de Seclin.

Le vitrail comporte 4 lancettes, exactement comme celui de la Vierge ; il est composé de losanges et de motifs géométriques aux nuances différentes qui font un bel effet. À son sommet figure une mitre, même si saint Piat ne fut pas évêque, mais elle peut aussi être une manière d’évoquer saint Eloi, évêque de Noyon, qui retrouva les restes du martyr et édifia « l’élégant mausolée » évoqué au début de cet article. Son rôle fut donc fort important pour le culte rendu envers saint Piat.

L’inauguration eut lieu le 16 mars 2012 au cours d’un concert de gospel du groupe « Si Tuenda ». Plusieurs discours furent prononcés à l’occasion de cette inauguration. Colette Coignion décrivit ainsi le nouveau vitrail : « il est éblouissant de luminosité et, dans sa simplicité, son humilité pourrait-on dire, il invite au recueillement pour celui qui croit au Ciel, ou à une pensée intérieure pour celui qui n’y croit pas. De toute façon, l’Art aide à la méditation, et cet édifice aux fondements si anciens nous y invite en permanence. »

En présence du directeur du Crédit Agricole, M. David Michiels, M. Yves Collette, président de la Caisse locale du Crédit Agricole, a rappelé la raison d’être de leur action de mécénat : « une démarche de participation, de préservation de notre patrimoine, de conservation de notre mémoire collective [c’est pourquoi] le Crédit Agricole, fort de ses valeurs mutualistes, s’est associé à la réfection de ce monument. »

M. Bernard Debreu s’est alors dit « un maire heureux » en inaugurant « ce vitrail de toute beauté » et en remerciant toutes les parties prenantes à cette réalisation qui vient compléter tout ce qui a déjà été entrepris par la Ville concernant la collégiale : l’inauguration du parvis Cardinal Albert Decourtray, la réfection du clocher, les vitraux du musée, les fouilles archéologiques, l’espace public rénové, les illuminations.

M. Luc-Benoît Brouard a conclu en disant sa joie d’être présent pour cette inauguration, sa joie d’œuvrer, à la suite de son père, à la restauration des vitraux. Son discours peut aussi se résumer par cette phrase qu’il a rédigée sur un programme de l’inauguration que lui présentait un participant à cette manifestation : « En souvenir d’une belle soirée, de chants, de lumières et d’espérance. Merci pour votre foi et l’amour de la collégiale ».

– 2018, les vitraux du chœur et du déambulatoire

Commencé en 2016, un très grand chantier qui dura un peu plus de deux ans a permis une nouvelle et importante tranche de travaux à la collégiale, tant extérieure qu’intérieure, y compris concernant de nombreux vitraux.

L’inauguration s’est déroulée le 16 décembre 2018 pour les travaux mais aussi pour les 4 lutrins-panneaux installés aux quatre points cardinaux extérieurs de l’édifice.

Ce sont les vitraux du chœur et du déambulatoire qui ont cette fois été restaurés. Dans la vidéo réalisée en 2018 par l’Office de Tourisme de Seclin et environs, M. Brouard a mentionné la collégiale comme étant « un bâtiment d’exception » et, pour la restauration des vitraux, son souhait « d’emmener vers l’élévation », tout en évoquant « la lumière et la spiritualité des lieux ».

Voici des indications sur ces vitraux restaurés, en commençant par le chœur. Huit vitraux à l’étage supérieur y déversent une grande luminosité, étant quatre de chaque côté ; ils sont dotés de dessins géométriques de grande variété dont les couleurs au ton pastel laissent filtrer la lumière extérieure. Chaque vitrail comporte aussi des motifs qui lui sont propres et en nombre différent : de 2 à 6 ; il y a, côté nord, des étoiles ou des soleils, et, côté sud, des têtes d’animaux et des animaux ailés comme pour rappeler les figures fantastiques que les compagnons avaient sculptées, jadis, dans les cathédrales.

Côté nord

Côté sud

Pour le déambulatoire, le style est complètement différent puisqu’on y retrouve des vitraux sans scènes particulières, mais aussi des vitraux très chargés associant parfois dans une même verrière des scènes qui n’ont apparemment aucun lien entre elles, sauf si l’artiste qui les a créées à l’époque avait un dessein bien précis à remplir, ou une commande à respecter de la part d’ecclésiastiques ou de donateurs. Retrouver le motif exact de ces scènes fait partie d’une quête qui ne cessera jamais et participe d’une mission, ouverte à tous, de mise en valeur de la collégiale et de ses mystères.

La description de ces vitraux va suivre le cheminement qui commence tout de suite après l’ancien autel de la Vierge, longe le chœur où se succèdent des chapelles, aboutit à celle de l’abside, puis continue vers la droite dont la disposition est différente compte tenu de la petite porte d’entrée, de la sacristie et de la salle capitulaire.

Déambulatoire : baies n° 9, 11, 13 et 15

Les quatre premiers vitraux (baies n° 9, 11, 13 et 15) se ressemblent ; en effet, leur fond est identique : il se compose d’éléments que l’on peut décrire comme étant des hexagones allongés posés verticalement, appelés bornes. Pour les relier, l’artiste a placé des carrés mais en disposant leurs angles comme s’ils étaient des points cardinaux. L’ensemble est du plus bel effet et harmonieux, avec des couleurs très douces qui laissent pénétrer la lumière du dehors.

Ce qui différencie ces 4 premiers vitraux, ce sont les éléments de couleurs que le maître-verrier y a insérés. Leur nombre varie : 4 pour le premier et le deuxième, 6 pour les deux autres ; le dessin également change. Et puis, en haut des vitraux, dans les différents motifs architecturaux, M. Brouard a placé des éléments de verrerie en fonction de son imagination créatrice.

Le vitrail de la quatrième chapelle comporte une particularité : il surplombe la chapelle de la Piéta et la croix du calvaire s’élève devant ce vitrail sur un bon tiers de sa hauteur, se détachant ainsi très nettement. De même, de l’extérieur, lorsque les lampes de la collégiale sont allumées, cette croix apparaît avec toute sa force, rappelant que si les pierres de la collégiale sont celles d’un monument historique, elles sont d’abord pour les croyants les pierres vivantes d’une église, lieu de prières.


Après ce quatrième vitrail, une surprise attend le visiteur ou le pèlerin. En effet, c’est un vitrail en trompe-l’œil qui se trouve là, un vitrail non pas de plomb et de verre, mais un vitrail peint. La raison en est simple : à cet endroit, et en dessous de cette œuvre-là il y a la porte de l’escalier qui mène vers les combles. Il ne pouvait donc pas être question pour les bâtisseurs d’y prévoir une fenêtre et les responsables du lieu ont eu l’idée originale de peindre un vitrail, en harmonie avec ceux qui vont suivre bientôt.

Nous sommes ici dans la chapelle qui abrite l’autel de Notre-Dame de la Salette, laquelle évoque les apparitions de la Vierge dans ce village de l’Isère, en 1846 ; mais, curieusement, sur l’autel la statue est celle de sainte Thérèse de Lisieux.

Quatre scènes en rapport avec La Salette sont décrites, entre de faux vitraux comportant chacun un motif peint, identique à ceux que l’on a vus dans les 4 vitraux précédents, c’est-à-dire des quadrilobes. La première représente la basilique de ce village avec un parvis où il n’y a aucun personnage. À côté, c’est l’enclos des apparitions, puis un beau jardin.

Les deux autres scènes, par contre, comportent beaucoup de personnages. Dans l’une, il s’agit du couronnement de la Vierge ; est présent un évêque qui s’appuie sur sa crosse épiscopale tandis qu’à côté un cardinal est à genoux, dans une position de prière. La dernière scène décrit une procession avec plusieurs bannières comme celles qui se déroulèrent lorsque l’Église reconnut l’authenticité des apparitions.

Et puis, tout en bas de cette peinture, mais cachées aux regards, il y a deux inscriptions en lettres assez grandes et toutes deux datées de l’année 1880. D’une part : Th. Hutin, Doyen, d’autre part : U. Guérin. C’est donc en 1880 que ce faux vitrail a été peint, et alors que l’abbé Théophile-André Hutin était le curé-doyen de Seclin, ministère qu’il exerça de 1877 à 1895. Lorsqu’il quitta Seclin, ce fut pour devenir chanoine honoraire à Cambrai. Il mourut en 1913. Toutes ces indications sur son itinéraire sacerdotal sont dues au chanoine Théodore Leuridan qui a eu l’heureuse idée de faire figurer dans son livre sur la collégiale de Seclin la liste des curés et vicaires qui y ont été attachés.

Quant à U. Guérin, c’est probablement l’artiste qui a réalisé cette œuvre. Des précisions nous manquent à cet égard ; dans les pages de ce site, il y a une fiche « contacter ». Il est évident que si quelqu’un était en mesure de nous fournir des renseignements sur U. Guérin, nous lui en serions reconnaissants et les partagerions aussitôt.

Déambulatoire : baies n° 3, 5 et 7

À droite de cette peinture, on retrouve un vrai vitrail (baie n° 7), comme ceux que l’on a vus depuis l’entrée dans le déambulatoire, avec ses motifs géométriques et ceux de couleur. Puis, il y a côte à côte deux vitraux (baies n° 3 et 5), fort colorés et chargés : les quadrilobes, ou quatre-feuilles, y sont omniprésents, et c’est à l’intérieur de 8 d’entre eux que s’inscrivent les scènes que nous allons évoquer.

Pour le premier vitrail (baie n° 5) :

– premier tableau : c’est la Cène, l’institution de l’Eucharistie, le soir du Jeudi-Saint. Six personnages accompagnent le Christ qui bénit le pain et le vin ; on reconnaît saint Jean, appuyé sur l’épaule de son Maître, puis, toujours à gauche du vitrail, trois hommes avec une auréole en robes de bure ; à droite, un pape tient sa tiare dans une main et, dans l’autre, un phylactère. Derrière lui se tient debout un évêque avec sa crosse épiscopale.

– deuxième tableau : cinq femmes sont autour de la Croix. Toutes ont une auréole. Une crosse est tenue par l’une d’elles : s’agirait-il du signe d’une responsable d’abbaye ? Une autre a déposé un vase sans doute empli de parfum et l’un de ses bras entoure la Croix : le maître-verrier de l’époque a-t-il voulu représenter sainte Marie-Madeleine ?

– troisième tableau : comme pour celui qui va suivre, il s’agit d’une scène où une religieuse reçoit une mission miraculeuse particulière. Dans celui-ci, c’est un religieux (avec une auréole, donc un futur saint) qui remet à une religieuse, elle-même auréolée, un objet : c’est la représentation du Cœur de Jésus surmonté d’une croix et entouré d’épines. On remarque que le maître-verrier a complété la scène par l’étonnante présence d’un chien.

– quatrième tableau : cette fois, c’est le Christ qui apparaît à une sœur à genoux et lui montre son cœur. Sur le côté, un personnage coiffé et drapé dans un grand manteau bleu tient un livre dans les mains. Il tourne le dos à la scène, ce qui montre qu’il n’était pas présent à la scène. À l’arrière-plan, sur un autel, se dresse un ostensoir qui contient et expose une hostie consacrée.

Ces deux derniers tableaux se rapportent donc à la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus. De quoi s’agit-il ? Il faut se reporter à l’histoire de l’Église catholique pour saisir l’origine de cette dévotion. Depuis des siècles, l’Église honorait le cœur de Jésus, s’appuyant en cela sur les paroles-mêmes du Christ : « Je suis doux et humble de cœur » (Évangile selon saint Matthieu, 11, 29).

Saint François d’Assise (1181-1226) contribuera à la mise en valeur de cette dévotion. Au XVIème siècle, localement, ce culte était célébré avec un peu plus de force et un long mûrissement se produisit dans l’Église. Le cheminement emprunta la voie de la création de nouvelles congrégations sous l’impulsion de fortes personnalités. C’est ainsi que saint François de Sales (1567-1622), évêque de Genève-Annecy, voulut fonder une congrégation féminine imprégnée de la dévotion au Cœur de Jésus. Pour cela, il sollicita Jeanne-Françoise Fremyot, baronne de Chantal (1572-1641). Elle était veuve depuis l’année 1601, son mari étant décédé à la suite d’un accident de chasse. Cet ordre allait prendre source à Annecy sous le nom de La Visitation.

C’est au soir du 6 juin 1610 qu’avec deux compagnes elle reçut de Mgr de Sales un abrégé des Constitutions de l’ordre en gestation. Le lendemain, la baronne de Chantal devint novice dans la nouvelle congrégation tout en prenant la direction du monastère qui se créait ainsi. L’ordre se développa, des maisons furent ouvertes en maints endroits. En 1674, au décès de celle qui deviendra sainte Jeanne de Chantal, on comptait 87 monastères de la Visitation, dont celui de Paray-le-Monial en Bourgogne (1626). Le fondateur, saint François de Sales, était mort depuis 19 ans déjà ; durant les années qui s’étaient écoulées entre 1610 et 1622, l’évêque parla souvent du Sacré Cœur à ses Filles de la Visitation, participant ainsi au cheminement qui mènerait au culte en voie de reconnaissance officielle.

Un autre fondateur, saint Jean Eudes (1601-1680), devint à la même époque le grand apôtre du Sacré-Cœur, composant en 1670 un office lui étant réservé et établissant deux années plus tard la Fête du Sacré-Cœur dans les maisons de son Institut qu’il avait dénommé La Société des prêtres de Jésus-et-Marie (les Eudistes).

Mais tout cela restait localisé géographiquement et confiné au sein de cet ordre ; c’est alors qu’une future sainte, Marguerite-Marie Alacoque (1647-1690), allait surgir sur cette route mystique en entrant au monastère de Paray-le-Monial, en 1671. Novice pendant un peu plus d’une année, elle prononça sa Profession religieuse le 6 novembre 1672.

Marguerite-Marie Alacoque fut alors favorisée de grâces extraordinaires : le Christ lui apparut trois fois, lui parla, la chargea de missions, lui montrant son cœur « ceint d’une couronne d’épines, surmonté d’une Croix ». Cela se déroula entre 1673 et 1675 ; l’une des manifestations, sans doute la dernière année, se déroula dans la chapelle du monastère alors que le Saint-Sacrement était exposé. Un autre religieux, jésuite, Claude de la Colombière(1641-1682, il sera canonisé en 1992), soutint Marguerite-Marie, la conforta et joua un grand rôle quant à la diffusion du culte au Sacré-Cœur de Jésus.

Ce culte allait prendre un essor considérable malgré les réticences de la hiérarchie catholique en France et à Rome. Il fallut attendre 1765 pour que le pape Clément XIII autorise la célébration du culte avec une messe propre ; et ce n’est qu’en 1856, à la demande des évêques français, que Pie IX étendait la fête du Sacré-Cœur à l’Église universelle.

Ainsi, dans la seconde partie du XIXème siècle, le culte du Sacré-Cœur prit une importance considérable dans l’Église. Les prêtres le répandirent, une iconographie considérable vit le jour ; la représentation du Christ et de son cœur trouva demeure dans de nombreuses maisons.

On peut alors comprendre que dans la collégiale de Seclin, ces années-là, il fut mis à l’honneur dans trois scènes des vitraux de l’abside.

En nous appuyant sur ce qui précède, il convient maintenant de revoir la description de ces scènes et de tenter d’y découvrir ce que le maître-verrier de l’époque a voulu traduire par les personnages et les attitudes qu’il y a reproduits7.

Dans la première scène, nous avons vu qu’un religieux remet à une sœur un objet qui représente le Cœur de Jésus surmonté d’une croix et entouré d’épines. Qui est ce religieux et de quelle religieuse s’agit-il ? L’artiste verrier a probablement voulu reprendre la chronologie du cheminement. D’abord, la fondation de l’ordre de la Visitation, c’est-à-dire en quelque sorte l’écrin dans lequel s’épanouira plus tard le culte du Sacré-Cœur.

Si l’on retient cette hypothèse, il s’agirait donc de saint François de Sales ; avec qui dialogue-t-il ? Nous citons ici ce que suggère le Père Benoît Guédas : « Si c’est avec Marguerite-Marie, cela reprend une vision qu’elle a eue durant son noviciat (voile blanc) de son saint fondateur. Mais est-ce un dialogue avec sainte Jeanne de Chantal cofondatrice de l’ordre de la Visitation ? Ce qui interroge, c’est le chien. Il est sûrement une clef pour résoudre l’énigme (c’est Jeanne de Chantal avec le chien de chasse de son mari) ».

On se souvient que le soir du 6 juin 1610, Jeanne de Chantal a reçu de l’évêque de Genève-Annecy un abrégé des Constitutions de l’ordre ; ici, ce qui est remis, ce n’est pas un document mais la représentation du Sacré-Cœur tel que celui-ci sera révélé en 1675. Le maître-verrier a-t-il voulu survoler les années, montrant que la fondation de l’ordre mènerait au culte du Sacré-Cœur ? Un détail retient l’attention : le voile blanc de la religieuse, celui que portaient les novices. Or, c’était bien la situation de Jeanne de Chantal ce 6 juin 1610.

Enfin, comme le souligne le Père Guédas, il y a le chien. Un chien accompagnait l’époux de la future religieuse lors de cette terrible partie de chasse au cours de laquelle il reçut une mortelle blessure. Jeanne de Chantal aimait beaucoup son mari et le montrait ; elle eut avec lui plusieurs enfants dont l’un d’eux, sa fille, deviendra la mère de la marquise de Sévigné. Alors, le chien de chasse figurant sur le vitrail pourrait rappeler ces années-là, le drame survenu en 1601 et la fidélité de Jeanne envers le souvenir de son mari.

Quant à la deuxième scène, elle forme la conclusion du cheminement. Elle représente, dit le Père Benoît Guédas : « l’apparition du Cœur de Jésus à sainte Marguerite-Marie, sûrement celle de juin 1675 car le Saint-Sacrement est exposé ». Le mystère porte sur le personnage qui tourne le dos à la scène et tient un livre en main. Le Père Guédas poursuit : « Il ne ressemble pas à saint Claude de la Colombière qui n’a pas de barbe. Pourtant, c’est bien le deuxième apôtre du Cœur de Jésus ».

Nous n’avons pas la réponse à cette interrogation. Alors, nous pouvons faire nôtre la suggestion qu’a faite le Recteur des sanctuaires de Paray-le-Monial : « Peut-être représente-t-il quelqu’un de votre région qui a aidé à le faire connaître ou à financer les vitraux… »

On trouve parfois au bas d’un vitrail le nom du donateur, comme par ailleurs, jadis, sur les tableaux religieux figuraient le ou les commanditaires de l’œuvre, mêlés aux personnages qui la composent. Comme souvent dans le domaine de l’Histoire, les pistes restent ouvertes, dans l’espoir qu’un jour la découverte d’archives permettra de corroborer – ou d’infirmer – cette hypothèse…

La dévotion au Sacré-Cœur avait alors été étendue universellement par le Saint-Siège, puis Marguerite-Marie Alacoque proclamée bienheureuse (1864) avant d’accéder à la sainteté en 1920. Tout un climat favorable à ce culte s’était développé au sein de l’Église. À côté de cela, les apparitions de Lourdes (1858) ne sont représentées que par une seule scène dans un vitrail de l’abside.

En prenant pour hypothèse celle de l’année 1880, ou autour de cette année, pour la création de ces vitraux, il est possible de formuler une suggestion : la France traversait des années difficiles, pleines de divisions. L’Église faisait l’objet d’attaques du Bloc des gauches autour des Radicaux, et cela aboutit aux lois anticléricales des années 1901 à 1905. À Rome, le pape avait perdu, en 1870, ses États Pontificaux et demeurait isolé dans son petit territoire du Vatican.

Chez des catholiques français la nostalgie de l’Ancien Régime se traduisait par l’action de puissants groupes monarchistes qui militaient pour le retour de la royauté en la personne du comte de Chambord, sous le nom d’Henri V. On sait que ce rêve ne se réalisa pas, le prétendant au trône ayant refusé d’accepter le drapeau tricolore comme emblème national. À Paris, l’édification de la basilique du Sacré-Cœur sur la colline de Montmartre fut décidée en 1873 par l’Assemblée Nationale monarchiste. Sa construction visait officiellement « à expier l’effondrement spirituel et moral qui (aurait) conduit à la défaite de 1871 »8. Son inauguration donna lieu à la composition d’un cantique par le musicologue Aloys Kunc (1832-1895) qui, par ailleurs, prit part au renouveau du chant grégorien. Ce cantique s’appelait « Pitié, mon Dieu ». Dans sa première version, son refrain disait « Sauvez Rome et la France au nom du Sacré-Cœur ». Puis, afin de moins marquer l’implication française dans ce qui était alors appelé « la question romaine », le nom de Rome fut supprimé dans le cantique dont le refrain devint simplement : « Sauvez, sauvez la France, au nom du Sacré-Cœur ».

Le clergé seclinois s’est inscrit, au cours des années 1880, dans le cheminement spirituel de son temps en faveur du culte du Sacré-Cœur. En cela, il a imité les initiatives prises en ce sens lors de l’édification de ce qui deviendra la cathédrale Notre-Dame de la Treille à Lille : dans celle-ci (déambulatoire, côté gauche) une chapelle du Sacré-Cœur a été érigée, avec un beau retable qu’un vitrail éclaire.

Certaines scènes que le vitrail de la cathédrale représente ont pleine similitude, quant à ses thèmes, avec celles de notre collégiale. Nous sommes redevables à M. Frédéric Vienne, archiviste du diocèse de Lille, des informations qui suivent et qu’il nous a communiquées lors d’une visite de la collégiale en janvier 2023.

Nous décrivons ci-après le vitrail (baie n°3) qui figure à droite de celui qui vient d’être décrit et se trouve, comme à Lille, dans la chapelle du Sacré-Cœur.

– premier tableau : Louis XVI est dans sa prison du Temple en présence de l’un de ses gardiens ; il tient une feuille à la main. À l’arrière, un homme regarde la scène à travers les barreaux de la fenêtre de la cellule ; l’artiste a peut-être voulu évoquer l’aumônier du roi ?

Quelle est la teneur du document que vient de rédiger le monarque ? Ici encore il faut rappeler quelques faits de l’histoire religieuse de la France car ils vont éclairer et expliquer la scène en question.

Dès 1689, Marguerite-Marie Alacoque avait demandé aux Princes de consacrer leurs États au Sacré-Cœur, parmi lesquels Louis XIV, mais sans succès. Marie Leczinska, épouse de Louis XV, invita les évêques de France, réunis en assemblée, à instaurer un culte public dans leurs diocèses. Le Dauphin, père de Louis XVI, fit édifier une chapelle vouée au Sacré-Cœur au château de Versailles.

Et donc, du fond de sa prison, Louis XVI formula le vœu « de consacrer sa personne, sa famille, son royaume, lorsqu’il retrouverait la liberté ». C’est ce vœu, formulé sur un document, que détaille la scène du vitrail. Durant les guerres de Vendée une armée arbora une bannière du Sacré-Cœur sur un champ de bataille. Plus tard, Louis-Philippe (1830-1848) ne reprit pas à son compte le vœu de Louis XVI et c’est finalement sous le règne de Napoléon III (1852-1870) que ce culte prit son essor.

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Voyons maintenant les trois autres tableaux figurant à droite puis en dessous du précédent.

– deuxième tableau : il s’agit d’une procession précédée du bedeau, d’un « Suisse » comme on disait alors, avec son arme symbolique, la hallebarde ; on y remarque un évêque et plusieurs prêtres ou diacres. Le musée possède des souvenirs du bedeau de la collégiale, notamment sa chaîne avec un insigne marqué des lettres S.P. (pour Saint-Piat), sa masse, son épée et sa hallebarde. Le cartouche s’y rapportant indique : « Le bedeau était un employé d’église préposé au service matériel et à l’ordre. Il avait aussi pour fonction de marcher devant le cortège des servants de messe et des célébrants. Il portait un insigne et, revêtu d’un uniforme de garde suisse, portait l’épée au côté, et tenait une masse (ou canne) et une hallebarde ».

S’agit-il ici d’une procession marquant un événement particulier ? On peut penser à l’une de celles qui avaient lieu dans la paroisse en l’honneur du martyr… Dans le cortège émerge une bannière avec, en son centre, le Sacré-Cœur de Jésus ; on retrouve donc ici, une fois encore, ce thème que nous venons d’évoquer qui devient omniprésent dans cette abside.

– troisième tableau : il décrit une scène militaire comportant trois cavaliers et 8 soldats dont 3 sont à genoux. Un prêtre, leur aumônier, a les bras levés en signe de prière et d’invocation. On n’y voit pas d’autel, il ne doit donc pas s’agir d’une messe, mais d’une prière d’intercession, d’une bénédiction, peut-être avant un combat. À l’arrière-plan une bannière est dressée : c’est celle du Sacré-Cœur. En son centre figure un évêque (ou le pape ?) tenant sa crosse. Un détail encore : au sol il y a un chapeau breton.

Ici également il faut effectuer un retour sur l’Histoire pour comprendre cette scène de guerre. En 1870 la guerre éclate entre la France et la Prusse. Rapidement, elle tourne au désastre pour notre pays. Pour affronter l’ennemi alors que la situation militaire est de plus en plus difficile, des troupes sont appelées en renfort. Parmi elles, les « Zouaves pontificaux » reprennent du service, sous l’appellation « Volontaires de l’Ouest ». Ils seront 600 et combattront farouchement, sous la bannière du Sacré-Cœur, le 2 décembre 1870, à Loigny, village situé dans le département d’Eure-et-Loir. 

Ils auront de nombreux tués et blessés mais leur sacrifice n’empêchera pas la prise d’Orléans par l’ennemi, quelques jours plus tard.

– quatrième tableau : c’est le geste classique que l’on trouve dans de nombreux vitraux médiévaux, l’offrande de la construction d’une église. Ici, une femme, une reine couronnée, soutient la maquette d’une église, tandis que le personnage qui est en face d’elle semble être le Christ, avec sa Croix. Cette église a des ressemblances avec celle qui figure sur la peinture précédente. Le maître-verrier a voulu ici marquer le vœu formulé à Paris, le 8 décembre 1870, d’ériger une église dédiée au Sacré-Cœur. Ce sera le « Sacré-Cœur de Montmartre ».

Déambulatoire : baies n° 0, 1 et 2

Le cheminement dans le déambulatoire nous amène maintenant au chevet de la collégiale, dans l’abside, avec la chapelle de la Vierge dont la statue domine un autel. Il y a là trois vitraux, deux étant de part et d’autre d’un vitrail animé de personnages ; ils ont les mêmes motifs très colorés que ceux l’on a rencontrés précédemment.

Quelle scène décrit le vitrail central (baie n°0) ? C’est la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception, par le pape Pie IX, en 1854, le 8 décembre. Certes, l’Église catholique professait cette réalité depuis longtemps, mais cet acte de la part du pape allait lui en donner une importance toute particulière.

Collégiale Saint-Piat
Chapelle de la Vierge

La Vierge Marie, la tête auréolée de 12 étoiles, domine le vitrail, entourée de nuages pour rappeler son assomption. Plus bas, le pape, des cardinaux, des évêques et des religieux montrent l’assemblée de l’Eglise lors de cette proclamation.

Déambulatoire : baies n° 4, 6 et 8

Nous continuons notre visite. Tout de suite, un nouveau vitrail (baie n° 4) avec 4 scènes, toutes dans la continuité du précédent puisqu’il s’agit de la Sainte Famille :

– premier tableau (à droite) : Jésus est né ; les premiers hommes qui viennent l’adorer sont des bergers
– deuxième tableau (à gauche): ici, ce sont les Rois Mages qui apportent leurs présents à l’Enfant-Jésus

– troisième tableau (à gauche)  : c’est la scène qui évoque l’union (mystique) de saint Joseph et de la Vierge Marie
– quatrième tableau (à droite) : l’ange vient dire à Joseph de la part de Dieu que son épouse est enceinte du Christ

Tout en bas de ce vitrail, dans les angles gauche et droit, figurent deux indications identiques : L. Koch PtreVrier, ce qui signifie peintre-verrier. Ces précisions sont intéressantes car elles correspondent à la signature du maître-verrier qui se dénommait donc L. Koch. À partir de là, et en nous référant au livre « Verriers et verrières en Picardie au XIXème siècle » nous apprenons ceci du créateur de ce vitrail et, peut-être, de ceux qui se situent dans le déambulatoire :

« Louis Koch travailla à Beauvais avec Charles Lévêque (1821-1889). Leur atelier était situé rue du Christ d’Or. Au décès de Charles Lévêque en 1889, Louis Koch lui succède, seul. Son atelier était alors au 37 rue Sainte-Marguerite. En 1891, il racheta l’atelier du peintre-verrier Roussel. C’est alors qu’il donna une envergure internationale à sa production de vitraux ; en 1904, il céda sa fabrique à Jules Houille. »

Son état-civil (1848-1911) nous permet de cerner les années durant lesquelles il exerça ses activités de peintre-verrier, sans doute aux environs de 1870 jusqu’à peu avant sa mort. Et là, nous pouvons faire un rapprochement avec le « faux vitrail » peint à quelques mètres et daté de 1880 : les vitraux entourant celui de la chapelle de la Vierge auraient donc pu être érigés entre 1880 et le tout début du XXe siècle.

Nous pouvons encore ajouter que les vitraux sortis de l’atelier de Louis Koch sont très nombreux. On les retrouve en France, dans les Hauts-de-France, dans l’Eure, la Seine maritime, l’Essonne, mais aussi dans plusieurs pays, dont la Suisse et le Canada. Pour notre région, nous pouvons toujours voir les vitraux de ce maître-verrier à Saint-Omer, Crochte, Pitgam et Zegerscappel.

Poursuivons notre visite : le vitrail suivant (baie n° 6) présente une particularité par rapport aux précédents : chaque scène représentée comporte une légende qui l’explique :

– première scène : l’Assomption de la Vierge, entre deux anges. Inscription : L’Assomption
– deuxième scène : le couronnement de la Vierge. Au Ciel, Jésus, son fils, couronne Marie. Inscription : Couronnement de la Vierge

– troisième scène : le songe de Joseph. Un ange vient le prévenir que le roi Hérode cherche à tuer Jésus et lui demande de fuir avec Marie et l’Enfant. Inscription :Songe de Joseph
– quatrième scène : Lourdes. Sainte Bernadette, à genoux, devant la Vierge qui lui apparaît, en 1858. Inscription :Notre Dame de Lourdes

En continuant notre avancée dans le déambulatoire, nous retrouvons un vitrail (baie n° 8) qui exalte lui aussi la Sainte Famille ; les scènes sont parlantes mais sans aucune inscription :

– premier tableau : c’est la fuite en Égypte à la suite du songe qu’a eu saint Joseph
– deuxième tableau : le pape, coiffé de sa tiare, lit le dogme qu’il vient de proclamer sur l’Immaculée Conception de la Vierge

– troisième tableau : saint Joseph, menuisier, est au travail en présence de la Vierge et de l’Enfant-Jésus
– quatrième tableau : Jésus, adolescent, enseigne dans le Temple de Jérusalem devant les prêtres et docteurs de la Loi, étonnés devant le savoir, l’assurance et l’autorité de leur jeune interlocuteur, tandis que Marie et Joseph, affolés d’avoir perdu sa trace pendant deux jours, le retrouvent enfin.

Déambulatoire : baies n° 10, 12 et 14

Le vitrail suivant (baie n°10) a été restauré en décembre 2019. Il surplombe une statue de l’archange saint Michel terrassant le diable. Il a fait l’objet d’une action de mécénat privé ce qui est souligné par la mention qui figure en bas du vitrail : ” Don de Yolande et Pierre Monfrance .

Il reste encore deux vitraux (baies n° 12 et 14), avec leurs motifs géométriques et ceux colorés en leur sommet.

Le premier domine les deux souvenirs qui ont été installés dans cet endroit en l’honneur du cardinal Albert Decourtray en 2007 : une grande photographie et une plaque de marbre rappelant le parcours de celui qui, né à Wattignies, a eu sa demeure familiale à Seclin, de 1938 à 1994, année de sa mort. Il fut archevêque de Lyon, Primat des Gaules, Président de la Conférence des Evêques de France et membre de l’Académie française.

Le dernier vitrail est au-dessus de la porte d’entrée de la sacristie. Il est pratiquement identique à celui qui le précède.

Dernier vitrail ? Pas tout à fait : dans la salle capitulaire qui jouxte la sacristie, deux emplacements de vitraux, actuellement couverts de plexiglas, attendent eux aussi, leur restauration…

La salle capitulaire de la collégiale Saint-Piat

– 2021 : les vitraux des 4ème, 5ème, 6ème et 7ème stations du Chemin de Croix

À la fin de l’année 2018, nous avons eu coup sur coup deux heureuses surprises. Par l’Étude de Maître Lembrez à Seclin, il nous a été indiqué que notre association avait fait l’objet d’un legs par une personne qui offrait à son décès, à l’association, un montant de 50 000€. Cette somme a failli être amputée des droits de succession mais tout s’est arrangé suite à des démarches communes de notre association et de Bernard Debreu alors Maire de Seclin, qui a rencontré, à cet effet, le Ministre de l’Action et des Comptes publics de l’époque. La testatrice était Mme Eliane Hinnekens-Lefebvre. Puis, c’est la banque C.I.C. qui nous a informés qu’à la suite du décès de Mlle Berthe Thiriot, nous étions bénéficiaires d’une partie de son assurance-vie, pour un montant de 3 800€.

Certes, nous avons été heureux d’être ainsi reconnus dignes d’un don par deux personnes qui souhaitaient faire un geste posthume en faveur de la collégiale, mais en même temps nous avons bien sûr regretté ces décès qui les arrachaient à leurs proches.

Notre Conseil d’Administration a évidemment décidé d’affecter l’ensemble de ces sommes à la réfection de vitraux relatifs au Chemin de Croix, tout en précisant qu’il était prêt à compléter ces sommes en affectant une partie de ses réserves à cette fin, tout cela en lien avec la Ville de Seclin, propriétaire de l’édifice.

Il y a une vingtaine d’années notre secrétaire, Janine Béghin, a eu l’heureuse idée de prendre en photo sous forme de diapositives, les vitraux correspondant aux 5ème, 6ème et 7ème stations, ainsi que les deux en façade. Par ailleurs, en 2004, Madame Thorez-Bostyn avait également photographié le vitrail de la 4ème station. Nous avons ainsi en archives ces vitraux en l’état où ils se présentaient alors. À noter que les caisses des vitraux démontés ont été entreposées au Centre archéologique pendant plus d’une dizaine d’années et y ont été récupérées par M. Brouard en 2018.

Une rencontre a eu lieu, le vendredi 10 mai 2019, en la collégiale, avec M. Luc-Benoît Brouard et Mme Carole Lefebvre, qui était directrice de cabinet de M. le Maire de Seclin. Il s’agissait de faire un état des lieux dans la perspective de l’établissement d’un devis pour la réfection de plusieurs vitraux dans la limite des sommes que nous venons d’évoquer. À cette occasion, les diapositives des vitraux dont nous avons fait mention plus haut ont été confiées au maître-verrier pour compléter sa documentation. Depuis, la photographie de la 4ème station lui a été transmise.

En novembre 2019, nous avons passé commande de 3 vitraux à M. Luc-Benoît Brouard ; ils correspondent aux 4ème, 5ème et 6ème stations. Le 4ème vitrail du collatéral nord est offert par M. Brouard dont on sait l’attachement qu’il a pour la collégiale. Il a fallu environ deux ans de travail à M. Brouard, à sa fille Alice et à quatre metteurs en plomb, pour dessiner et réaliser ces vitraux. Dans un entretien accordé à La Voix du Nord et publié le 28 février 2021, M. Brouard a indiqué qu’ils se sont inspirés de la Bible illustrée de Schnorr pour l’une des quatre stations. La modernité des personnages et des dessins s’inscrit dans l’art des années 1920-1930, sachant toutefois que nul ne connaît, à ce jour, le nom de celui qui avait alors créé les vitraux.

Une dernière précision : pour parer aux actes de vandalisme, il est indispensable de doter chaque vitrail d’une protection en plastique ; pour les 4 vitraux, cela représente un coût total d’environ 10 000 €. Bernard Debreu avait accepté que la Ville prenne en charge ce montant mais la décision n’avait pu être actée. Sollicité par nos soins, François-Xavier Cadart, Maire depuis juin 2020, a donné son accord pour respecter cet engagement. Les quatre protections ont donc pu être fixées sur ces nouveaux vitraux.

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Se posait alors la question de la restauration des deux petits vitraux, en façade. Un revêtement en plexiglas remplaçait depuis longtemps celui qui correspond à la 8ème station du Chemin de Croix, celle où ” Jésus s’adresse aux femmes de Jérusalem “. Ce vitrail se trouve tout de suite à gauche en entrant dans la collégiale.
Quant à la 9ème station, à droite en entrant, dans le renfoncement au pied de l’escalier qui mène au musée, elle s’intitule ” Jésus tombe pour la troisième fois “. Là, il ne restait qu’un morceau de vitrail complété par du plexiglas.

Notre association disposant encore de fonds, il a été décidé de les affecter à la réfection de ces deux petits vitraux, y compris avec la pose des protections. M. Luc-Benoît Brouard s’est chargé de cette restauration, et c’est ainsi que, pour la fête de Noël 2021, les 8ème et 9ème stations ont pu être présentées aux fidèles et aux visiteurs.

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Conclusion provisoire : ce qu’il reste à faire…

Combien de vitraux reste-t-il à restaurer pour que l’écrin qu’est la collégiale soit comblé de tous les rubis que sont les vitraux qui la décorent et la mettent en valeur ?

En plus des deux évoqués plus haut pour la salle capitulaire, il convient maintenant de compléter le Chemin de Croix, dans le collatéral sud. Un Chemin de Croix comporte traditionnellement 14 stations, qui vont du procès du Christ à son ensevelissement dans un caveau tout neuf.

Ce collatéral sud est destiné à recevoir les quatre dernières stations :

– 10ème station : Jésus est dépouillé de ses vêtements
– 11ème station : Jésus est attaché à la Croix
– 12ème station : Jésus meurt sur la Croix
– 13ème station : Jésus est descendu de la Croix

À noter que dans la deuxième baie qui recevra la 11ème station il reste, en haut, un petit bout de vitrail qui est dans le même style que ceux des baies du collatéral nord. Il y avait donc parfaite continuité artistique entre les vitraux des deux bas-côtés. M. Brouard ne possède aucune photographie de ces stations qui seront donc à créer totalement.

Le collatéral sud de la collégiale Saint-Piat

La collégiale a la particularité de ne pas avoir prévu d’emplacement de vitrail pour la 14ème et dernière station qui devrait être celle de : ” Jésus est mis au tombeau “. Et cela pour une raison bien simple, celle qu’une chapelle, dite du Saint-Sépulcre, dispose déjà d’un gisant du Christ au tombeau ; elle fait ainsi office de 14ème station. Par ailleurs, la seule station sauvée du désastre de 1918 est celle de la mise au tombeau ; c’est elle qui est sur le mur du transept nord.

En résumé, au moment où est mise à jour cette notice, il reste à rénover dans la collégiale :
– 4 vitraux dans le collatéral sud
– 2 dans la salle capitulaire.

Pour ces deux derniers, notre association a émis une suggestion : dans plusieurs lieux de culte, par exemple à Lourdes qui dispose de plusieurs Chemins de Croix, une 15ème station a été insérée, celle qui correspond à la Résurrection du Christ. Ne pourrait-on pas envisager que le premier vitrail de la salle capitulaire soit créé sur ce thème ? Quant au second, on pourrait tout naturellement penser à l’ultime scène de la vie du Christ : celle de son Ascension.

Mais bien sûr, nous avons conscience qu’il faudrait pour cela une vaste consultation entre les différentes parties impliquées dans le processus de la restauration de la collégiale : la Ville, la paroisse, la Direction régionale des affaires culturelles, nous-mêmes, et le maître-verrier Luc-Benoît Brouard, dont le talent et l’amour qu’il porte à la collégiale, avec les membres de son atelier, rendent peu à peu à celle-ci un merveilleux éclat.

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L’histoire de la collégiale se poursuit donc ; actuellement nous y participons au travers des activités de notre association. Plus tard, le relais sera pris par d’autres comme il l’a été au cours des siècles, de génération en génération, et chacun apportera sa pierre à l’édifice pour l’entretenir et l’embellir. Ceux qui ne croient pas au Ciel y découvriront toujours un havre de paix, un lieu qui élève et invite à la méditation, dans le souvenir peut-être de cérémonies auxquelles ils auront eu l’occasion de participer, baptêmes, mariages ou funérailles, par exemple.

Quant aux croyants, familiers des lieux ou de passage, devant l’élégance de l’édifice, ses belles proportions, son chœur majestueux avec son magnifique maître-autel, ses vitraux resplendissant de lumière, son déambulatoire et sa crypte qui abrite le tombeau de saint Piat, sans doute murmureront-ils ces paroles du psalmiste : « J’aime la beauté de Ta maison et le lieu où réside Ta gloire… »

Gérard Hugot

1Collégial’Info n° 12, juillet 2013. Guillaume Lassaunière : Rue Abbé Bonpain, un mausolée du haut Moyen Age. Inédit : le premier sanctuaire dédié à saint Piat ?

2Collégial’Info n° 10, juillet 2012. Guillaume Lassaunière et Viviane Bulckaen : Restauration et étude des fragments de vitraux et de vitreries découverts lors des fouilles de 2011 aux abords de la collégiale Saint-Piat.

3 Guillaume Lassaunière – Le décor exceptionnel de la demeure décanale du chapitre Saint-Piat de Seclin (XIIIe-XVe s.) – Bulletin Collégial’Info n° 13 – Janvier 2014.

4 Cette étude nous a aimablement été communiquée par Guillaume Lassaunière, Resonsable du Centre archéologique de Seclin.

5 Danièle Larrouquère – Divers faits à Seclin, 1871-1955 – Chez l’auteure, avril 2005.

6L’Hebdo seclinois, n° 651, semaine du 20 au 27 novembre 2009

7 Pour ce qui suit, nous avons eu le privilège de bénéficier de précisions et suggestions de la part du Recteur des sanctuaires de Paray-le-Monial, le Père Benoît Guédas (lettre du 1er octobre 2019).

8 Définition reprise du dictionnaire Larousse.