Mis à jour le 11 février 2023
Aux origines, un martyr : saint Piat
La collégiale Saint-Piat dresse sa haute silhouette sur la ville de Seclin ; c’est l’un des plus anciens édifices religieux de notre région. L’origine du culte à saint Piat remonte à un peu plus de 1 700 ans. En effet, Piatus, venu d’Italie à Tournai pour évangéliser le nord de la Gaule, fut martyrisé à Seclin, en l’an 287, sous le règne de l’empereur romain Dioclétien (284-305). Lors des époques de persécutions, les chrétiens prenaient soin de recueillir les corps des martyrs et de les ensevelir, souvent dans un sarcophage, sur le lieu où ils avaient péri ; puis, lorsque les circonstances le permettaient, une petite chapelle était érigée, au-dessus du tombeau lui-même. Quatre siècles plus tard, saint Éloi, orfèvre réputé puis conseiller et ministre du roi Dagobert (600-639), se mit en devoir de sillonner nos contrées afin de retrouver et d’honorer les restes des martyrs, parmi lesquels saint Piat. Alors évêque de Noyon et Tournai, il vint à Seclin, vers 640-650, et redécouvrit les ossements qui devinrent, aux yeux de saint Éloi et des fidèles, des reliques. Ainsi s’instaura le culte à saint Piat et commença une mission d’évangélisation.
Saint Eloi construisit un élégant mausolée sur le tombeau de saint Piat. Les archéologues de Seclin en retrouvèrent les fondations lors des fouilles qu’ils entreprirent rue Abbé Bonpain, en 2011. Il fut détruit par la suite, les ossements de saint Piat étant alors transférés dans le tombeau de la crypte sous la collégiale romane en construction. Dans le chapitre « Les fouilles, un passé redécouvert » des explications sont fournies concernant la découverte de l’ancien mausolée.
Datée des années 1250-1260, la lame funéraire est en pierre bleue de Tournai. Ses dimensions sont plus grandes que celles du tombeau qu’elle surmonte. Brisée en trois morceaux rassemblés par des crochets métalliques, elle est soutenue par trois colonnettes. Un moulage de cette lame a été fait par le Centre archéologique de la Ville ; il est fixé dans le transept sud sur le mur faisant face à l’autel de saint Piat.